[...]Une lumière et un Livre explicite vous sont certes venus d'Allah ! Par ceci (le Coran), Allah guide aux chemins du salut ceux qui cherchent Son agrément. Et Il les fait sortir des ténèbres à la lumière par Sa grâce. Et Il les guide vers un chemin droit.(s.5 v.15-16)

Ibadour-rahmane sur le chemin des Pieux Prédécesseurs


mardi 16 mars 2010

Tafsir - Allâh est la Lumière des Cieux et de la Terre...

Le segment : " Allâh est la lumière des cieux et de la terre "


Selon Ibn 'Abbâs  cela veut dire que c'est Lui qui guide les habitants des cieux et de la terre.

Anas Ibn Mâlik rapporte que Sa lumière définit Sa guidance.

Ubay Ibn Ka'b  rapporte quant à lui : " Allâh met dans la poitrine [du croyant] la croyance et le coran. C'est pourquoi Allâh dit : " Allâh est la lumière des cieux et de la terre" , (...) Allâh commence par [citer] Sa lumière puis cite la lumière du croyant. "


As Suddî  commente en ces termes : " C'est grâce à Sa lumière que les cieux et la terre s'illuminent. "


Il est rapporté que le Prophète a invoqué [Allâh] de la sorte : " Que mon refuge soit la lumière de Ta grâce à laquelle les ténèbres s'illuminent. "

'Abd Allâh Ibn Mas'ûd  a dit : " Votre Maître n'a auprès de Lui ni nuit ni jour. La lumière du trône provient de la lumière de Sa face. "

Al Imâm As Suyûtî  écrit que cela veut dire " qu'Allâh fait éclairer les cieux et la terre par la lumière du soleil et la clarté de la lune. "


 
 

Le segment : " Sa lumière est semblable à une niche où se trouve une lampe. "

As Suyûtî  commente : " C'est à dire Sa lumière dans le cœur du croyant
est semblable à une niche où se trouve une lampe. "


Ibn Kathîr  va dans le même sens en écrivant : " Ainsi, la guidance d'Allâh dans le cœur du croyant est comme une niche où se trouve une lampe. "

La lampe, selon Ubay Ibn Ka'b , signifierait la lumière, c'est à dire le coran et la foi qui est dans la poitrine du croyant.
 



" La lampe est dans un récipient de cristal "

Ibn Kathîr écrit : " Le cœur du croyant est comme une boule de cristal d'où rayonne la lumière. "




" et celui-ci (le récipient de cristal) ressemble à un astre (lumineux) de grand éclat. "

Ubay Ibn Ka'b  a dit : " Ce cristal est tel une étoile brillante. "

Qatâdah  commente quant à lui : " Ce cristal est tel un énorme astre lumineux. "

As Suyûtî  en parlant de l'astre de grand éclat : " C'est à dire lumineux. [...] Le dit récipient de cristal repousse l'obscurité. " Il rapporte aussi que le terme récipient de cristal peut avoir selon la prononciation en arabe le sens de perle.




" Son combustible vient d'un arbre béni : un olivier ni oriental ni occidental "

As Suyûtî  : " C'est à dire se trouvant entre les deux. Qui ne laisse sur lui aucune influence néfaste de la part de la chaleur et du froid. "

Ibn Kathîr  : " Cet olivier est placé à un endroit idéal, exposé toute la journée au soleil, de telle sorte que les rayons le balaient du matin jusqu'au coucher (du soleil), c'est pourquoi cet olivier donne une huile très pure. "

Sa'id Ibn Jubayr  étaye ceci en disant : " Son huile est la plus excellente. Au lever du jour, le soleil atteint cet olivier du côté de l'est, et continue de le toucher jusqu'au coucher. De la sorte, on ne considère cet olivier ni de l'orient ni de l'occident. "

Al Hasan Al Basrî  comment en ces termes : " Si cet arbre était sur la terre, il serait ni oriental ni occidental. C'est plutôt là une parabole qu'Allâh donne pour parler de Sa lumière. "

Ibn 'Abbâs  en commentant " ni oriental ni occidental " a dit : " Le pieux qui n'est ni juif ni chrétien. "




" dont l"huile semble éclairer sans même que le feu la touche. "

As Suyûtî  : " Parce que cette huile est limpide et pure. "




" Lumière sur Lumière. "

As Suyûtî  : " Lumière - grâce à l'huile - sur Lumière - grâce à la flamme. "

Ibn 'Abbâs  dit que la première lumière est la foi de l'adorateur et la seconde lumière les œuvres qui en découlent.

As Suddî  a dit : " Le lumière du feu et celle de l'huile : quand toute deux se rencontrent, elles illuminent car l'une ne peut éclairer l'autre, et ainsi en est-il de la lumière du coran et celle de la foi quand elles se rencontrent. "




" Allâh guide vers Sa lumière qui Il veut. "

Ibn Kathîr commente  : " Allâh oriente dans Sa guidance qui Il a choisit. L'Envoyé , rapporte-t-on a dit : " Allâh créa Ses créatures dans une obscurité, puis Il jeta sur eux de Sa lumière. Celui qu'Il toucha de Sa lulière se guida, et celui qu'Il ne toucha pas s'égara. ". "

As Suyûtî  dit que ce segment veut dire : " Allâh guide vers l'Islâm qui Il veut. "




" Allâh propose des paraboles aux hommes "

As Suyûtî  : " Pour qu'ils comprennent et croient. "


 
 

 
 

" Et Allâh est Omniscient. "

As Suyûtî  : " Et Allâh est Omniscient même si il s'agit de proposer une parabole. "

Ibn Kathîr  : " Allâh sait qui mérite la guidée et qui mérite l'égarement. "

dimanche 14 mars 2010

Commander le convenable et proscrire le blâmable


BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahî

Le convenable, c'est tout ce que la Législation ordonne. Et le blâmable, c'est tout ce que la Législation proscrit. Les gens de la Sounnah et du groupe ordonnent le convenable et proscrivent le blâmable et appliquent ce que la Législation ordonne et proscrit, et sur cela ils ne sont pas négligents. Ceci dit, commander le convenable et proscrire le blâmable requiert des conditions, comme le fait de savoir ce que la Législation indique et commande dans ce sens. Parmi ces conditions, il y a :
 La première est qu'il faut connaître la Législation sur le jugement de ce qui est commandé et de ce qui est prohibé. On ne doit pas commander un ordre sans savoir que la Législation l'ordonne à la base. Comme on ne doit pas proscrire une chose sans savoir que la Législation à la base la proscrit. Et cela ne doit pas être fait sur la base de doutes et de suspicions. Ceci en conformité à la parole d'Allâh – Ta'âla – qui a dit à Son Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) :

« Et ne poursuis pas ce dont tu n'as aucune connaissance. L'ouïe, la vue et le cœur : sur tout cela, en vérité, on sera interrogé. » [1] 

« Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos langues : « Ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allâh. Certes, ceux qui forgent le mensonge contre Allâh ne réussiront pas. »[2]

Lorsque l'on voit une personne en particulier faire une chose considérée à la base comme permise, il n'est pas permis de l'interdire avant de savoir (par les preuves) que cela est interdit ou prohibé. Si on voit une personne délaisser une chose que l'on pense être une adoration, il n'est pas permis de lui ordonner de la faire avant de savoir (par les preuves) que cela est légiféré et ordonné par la Législation.
 La deuxième condition est qu'il faut savoir ce qu'il en est concernant la situation des personnes à qui l'on ordonne une chose. A savoir est ce qu'elle fait partie des personnes à qui l'on peut ordonner ou interdire une chose ? Si on voit une personne en particulier et que l'on doute de savoir si elle est responsable (dotée de raison) ou pas, dans ce cas précis, on ne doit pas lui ordonner de faire une chose jusqu'à temps d'avoir éclairci la situation la concernant.
 La troisième condition est qu'il faut connaître la situation et la responsabilité de la personne à qui l'on commande une chose. A-t-elle ou pas à appliquer cette chose ? Si on voit une personne en particulier entrer dans la mosquée et puis s'assoir, et nous doutons de savoir si elle a prié ou pas les deux unités de prière de salutation de la mosquée, nous ne devons donc pas la condamner comme nous ne devons pas lui ordonner une chose jusqu'à temps d'avoir éclairci la situation. La preuve à cela est que lorsque le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) faisait un jour le sermon du vendredi, un homme est entré à la mosquée et puis s'est assis. Le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) lui a dit : « As-tu prié les deux unités ? » L'homme a répondu non. Et le Prophète (sallallahu 'alayhi wa sallam) a dit : « Lève-toi et prie ces deux unités. » [3]
C'est comme ce qui m'a été dit concernant certaines personnes qui disent que l'enregistrement audio du Qor'ân est interdit. Car ils considèrent que cela est un manque de respect à l'égard du Qor'ân selon eux. Et ils interdisent ainsi aux gens d'enregistrer le Qor'ân dans une cassette et blâment ceux qui s'y donnent. Nous leur disons : le blâmable serait ce que tu leur interdis alors que tu ne sais même pas si cela est blâmable ! Il est obligatoire que tu saches si cela est blâmable dans la religion d'Allâh. Car cela n'est pas une adoration (l'enregistrement audio). Et pour ce qui est de l'adoration, cela est quand nous voyons une personne qui adore par le biais d'une chose. Et on ne sait pas si Allâh a ordonné ceci ou pas. Dans ce cas, nous l'interdisons. Car le fondement dans l'adoration, c'est l'interdiction [en l'absence d'une preuve précise le permettant].
 La quatrième condition est que la personne soit capable de mettre en application le commandement du convenable et la proscription du blâmable sans que cela ne lui cause du tort. Si cela peut lui causer du tort, alors cela ne lui est pas obligatoire. Mais si elle peut l'appliquer et en même temps patienter (face aux difficultés), et bien cela est meilleur. Car l'ensemble des obligations sont conditionnées par la capacité et l'aptitude. Ceci en conformité à la Parole d'Allâh – Ta'âla – qui dit :

« Craignez donc Allâh autant que vous pouvez »[4]

« Allâh n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité [5]

Si une personne craint d'être tuée si elle ordonne le convenable, il ne lui est pas obligatoire d'ordonner cela. Car elle est, dans cette situation, incapable de le faire. Bien plus, cela est interdit pour elle. Certains savants ont dit : « Au contraire, il est obligatoire pour cette personne d'ordonner le convenable, et la menace de la mort n'est pas une limite l'empêchant d'agir. » Ceci dit, la parole la plus juste est la première. Delà, s'il y a un quelconque tort, comme l'emprisonnement ou autre pour la personne qui s'y donne, elle doit délaisser le commandement du bien et l'interdiction du blâmable de crainte des conséquences. Et cela jusqu'à ce qu'elle n'ait plus de crainte pour sa personne.
 La cinquième condition est qu'il ne faut pas que l'ordre sur le commandement du bien et l'interdiction du blâmable engendre un mal plus grand que ce qu'il en est déjà. Car si son ordre engendre cela, il n'est pas demandé de le faire. Bien plus, il n'est pas permis dans ce cas d'ordonner le bien et de condamner le blâmable.
 La sixième condition est qu'il faut que celui qui ordonne ou condamne soit une personne qui soit ferme sur l'ensemble de ce qui est interdit - et cela sur la base de ce que voient certains savants sur la question. Et si elle n'est pas capable d'appliquer cela (d'être elle-même déjà ferme), alors elle ne doit pas ordonner le convenable et proscrire le blâmable. Ceci en conformité à la Parole d'Allâh – Ta'âla – qui a dit aux enfants d'Israël :

« Commanderez-vous aux gens de faire le bien, et vous oubliez vous-mêmes »[6]

Si cet homme ne prie pas et bien il ne doit ordonner à personne d'autre que lui la prière, quand il consomme du vin, il n'interdit à personne d'autre que lui le vin. Et ces savants [soutenant cet avis] avancent des traditions et opinions supportant leur position. Ceci dit, la majorité des savants contredisent cet avis et disent : « Il est obligatoire pour la personne d'ordonner le convenable même si elle ne l'applique pas elle-même. Et il est obligatoire de proscrire le blâmable même si elle ne l'applique pas elle-même. Et Allâh – Ta'âla – a réprimandé les enfants d'Israël, non pas pour le fait qu'ils ordonnaient la piété aux gens, mais pour les deux choses ensembles, à savoir le commandement de la piété et le fait de s'oublier soi-même ». Et cet avis – des savants – est l'avis le plus authentique. [7]

SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-'Uthaymîn (rahimahullâh)

Notes 

[1] Coran, 17/36

[2] Coran, 16/116
[3] Rapporté par al-Bukhârî
[4] Coran, 64/16
[5] Coran, 2/286
[6] Coran, 2/44
[7] Kitâb « Charh al-'Aqîdat al-Lawâssitiyyah » du SHeikh Ibn 'Uthaymîn, p.651-656

 

L’obligation de juger par le Livre d’Allâh et la Sounnah


BismiLLehi ar-Ramâni ar-Rahîm
Le jugement par le Livre d'Allâh et la Sounnah de Son Messager (sallallahu 'alayhi wa sallam) est ce qui témoigne de la foi.
Il est obligatoire de juger par le Livre et la Sounnah concernant toutes les controverses et divergences, et non pas seulement certaines d'entre elles en dehors d'autres. On doit juger avec ces deux sources sur les sujets de croyance qui sont les plus importants de tous. Ainsi, le jugement par ces deux sources doit s'appliquer sur les controverses concernant les droits des gens, concernant la méthodologie dans la pratique de la personne, concernant les dogmes de pensées, sur les paroles des gens, comme les divergences jurisprudentielles :
« Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-là à Allâh et au Messager » [1]

 
Quant à celui qui ne prendra qu'une partie seulement du jugement, et délaissera ce qui est le plus important, alors il ne juge pas avec le Livre d'Allâh. Comme certains prêcheurs qui disent ne juger, avec la Législation d'Allâh, que les sujets de controverses liées aux droits, et ne jugent pas les affaires de croyance. Ils disent : « Les gens sont libres dans leur croyance ». Il leur suffit de dire « Je suis musulman ». Peu importe qu'ils soient Chiites, Djahmites, Mou'tazilites ou autres. Ils disent : « Nous nous rassemblons sur nos accords, et nous nous excusons sur nos désaccords. Cela est l'une de leurs règles qu'ils appellent être une règle d'or. Mais cela véritablement, est le fait de juger avec une partie du Livre en délaissant ce qui est le plus important de cela. Juger avec ces deux sources dans le domaine du dogme afin de mettre fin au fait d'immoler pour les idoles, la pratique du polythéisme et la lutte contre les polythéistes, voilà ce qui est le plus important. Celui qui ne prend qu'une partie du jugement, tout en étant négligent concernant le domaine du dogme, ainsi que sur les dogmes de pensées et méthodologies qui divisent les gens aujourd'hui, ou sur les divergences jurisprudentielles, et dit : « Les paroles des jurisconsultes sont toutes différentes, et quelque soit celle que nous prenons d'entres elles, nous n'avons pas besoin de chercher sur quelle base elle s'appuie. » Cela est une parole caduque. Il est obligatoire pour nous de prendre celle qui s'appuie sur des preuves ! Il faut juger avec le Livre d'Allâh sur toutes les divergences dogmatiques, et cela est le plus important. Et pour ce qui est des divergences liées aux droits des gens, de leurs méthodologies dans la pratique et jurisprudentielles, Allâh – Ta'âla - dit :
« Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-là à Allâh et au Messager »
3

En résumé, il est obligatoire d'appliquer le jugement par le Livre d'Allâh et la Sounnah en toute affaire. Et non pas sur certaines d'entres elles en dehors d'autres. Et celui qui ne juge pas avec la Législation sur toutes les affaires, agit comme celui qui a foi en une partie du Livre et mécroit en une autre partie volontairement ou pas :
« Sur toutes vos divergences, le jugement appartient à Allâh. »
4]

 
SHeikh Sâlih Ibn Fawzân al-Fawzân (qu'Allâh le préserve)
 Notes
[1] Coran, 4/59
[3] Coran, 42/10
[4] Kitâb « I'ânat ul-Moustafîd bi-Charh Kitâb it-Tawhîd » du SHeikh Sâlih al-Fawzân, 2/181-182